Il n’y a pas qu’une façon d’aimer.

  
Envie de dire « l’amour, cette sale race! » Mais je pense aussitôt tout le contraire. Je m’explique… L’amour a le chic pour faire ressortir chez chacun d’entre nous le meilleur du bon et le pire du pire. Autant, je peux donner le meilleur de moi en étant investi, passionnée, docile, douce, et aimante. Autant mon côté possessif, dominatrice, et exigeante peu aussi ressortir. Souvent cela dépend de la personne de qui nous tombons amoureux. 

  
Je vous parlais il y a peu d’amitié. Aujourd’hui d’amour. J’espère ne jamais ressentir le besoin de vous parler de haine…

Dans un monde parfait, l’amitié ne me semble pas complètement différent de l’amour. Mais dans notre quotidien c’est une autre histoire… Pourquoi les relations amoureuses ne pourrait pas être aussi simple que les relations amicales? Je sais bien, en règle général nous sommes conditionés depuis gamins à connaître le grand amour, à faire des enfants et se marier avec ce grand amour, lui promettre exclusivité. Un schéma qui conditionne complètement notre façon d’aimer et notre rapport à l’autre.

  
En essayant de prendre du recul sur ma jeune vie et mes quelques expériences relationnelles actuelles et passées, je constate que ce schéma ne me correspond pas même si il est quand même bien présent dans ma tête. En fait c’est un peu le seul point de comparaison que j’ai. Mes parents se sont connu très jeunes, bla bla bla, puis ils ont divorcés, bla bla bla, schéma de vie de couple assez standard, on est d’accord. Sauf que moi, je ne m’y retrouve pas. Je n’ai pas le sentiment d’être comblée dans ce genre de relation amoureuse. Comme une impression de jouer un rôle. Le rôle de la petite famille parfaite, où chacun s’oubli plus ou moins pour rentrer dans le moule, pour faire bien. On oublie quoi? Ses envies, ses rêves personnels, on oublie qu’on est une personne à part entière, qu’on est pas obligé d’exister à travers une vie familiale semblable à celle de nos parents, qu’on est une personne avec des désirs et désirable. 

Bon ok, je noirci peut être un peu le tableau, il y a des côtés rassurants à être en couple dans une relation sérieuse et exclusive mais pourquoi on ne pourrait pas aussi être épanouis dans une façon d’aimer différente?

  
Je trouve dommage qu’on se bloque dans des idées préconçues qui ne correspondent pas à une partie plus ou moins grande d’entre nous. Pourquoi ne pas vivre nos relations amoureuses comme des relations amicales mais avec du sexe en prime… Ou pas? Je ne dis pas qu’il faut coucher avec tout nos amis, non loin de là. Par exemple, vous avez 3 ou 4 très bon amis non? Est ce que chacune de ces personnes vous apporte la même chose? Est ce que vous avez la même complicité avec chacune? Est ce que vous partager les choses à l’identique avec chacun de ces amis? Pour ma part, non. Chacun de mes amis à une place particulière, alors ok je leur raconte grossomodo la même chose mais chacun m’apporte des choses différentes et complémentaires. C’est pour cela que je ne pourrais en choisir qu’un, je serais incapable de me contenter que d’un seul ami. En amour pourquoi cela ne serait pas similaire!? Si je passe une soirée avec Aurélie, Samira ne m’en voudra pas. Tout comme lorsque je pars en vacances avec Céline, Mathilde ne cris pas trahison et infidélité. Pourquoi une seule personne en amour devrait être capable de m’apporter tout ce que mes amis m’apportent à plusieurs? Quelle pression! C’est ca d’ailleurs, l’amour est synonyme de pression vous ne trouvez pas? Nous voulons être parfait pour l’être aimé par peur qu’il ne nous aime pas ou plus, par peur qu’il trouve mieux que nous (et qu’il nous trompe, et qu’on se compare, et qu’on perde en estime de soi, et qu’il nous quitte, et qu’on sois seul, et qu’on déprime, et qu’on etc…). C’est horrible, personnellement j’ai du mal à supporter l’idée. Je ne suis pas très jalouse car je sais clairement que l’amour court les rues et que mon amoureux peut flasher sur quelqu’un a tout moment (dans le métro, au boulot, à la boulangerie, etc…) encore plus à l’heure actuelle des applications smartphone de rencontres où draguer et rencontrer devient banal et tellement accessible. Bon on va pas rentrer dans le débat de notre société actuelle de consommation excessive hein?! (Consommation, drague, relations aux plurielles, etc…) On est d’accord!

  
Bref, je garde confiance en moi, si mon amoureux est amoureux, qu’il m’accorde de son temps parce que passer du temps en ma compagnie lui fait du bien et plaisir, pourquoi ma place dans son coeur changerait? Comme en amitié. 

Je ne dis pas qu’il faut cumuler les partenaires amoureux, je dis juste qu’être amoureux de plusieurs personnes à la fois ne me parait pas complètement saugrenu. J’y trouve même des avantages! Dans les relations amoureuses classiques, l’amour provoque de la jalousie, de la possessivité, de l’exigence voir de l’excellence. Dans le polyamour, il y a moins de prise de tête sur la fidélité paradoxalement. Si votre amoureux passe du temps avec vous plus tôt qu’avec d’autres ce n’est pas parce qu’il « doit le faire car il est en couple avec vous », il le fait car il a envie d’être avec vous, de partager ce moment là avec vous, vous êtes un choix pleinement assumé et voulu. Je crois que le sentiment d’appartenance est fondamental pour l’humain. Je ne suis pas contre l’idée « d’appartenir » à quelqu’un, d’être sa copine, peut être même de devenir sa femme, sa partenaire de vie, mais j’aime garder mon indépendance, continuer d’exister en tant que personne à part entière. Dans le polyamour, vous être rattaché à quelqu’un que vous aimez profondément mais vous êtes complètement libre. Je refuse que l’amour nous freine. Pour moi l’amour doit me transporter, m’épanouir, me tirer vers le haut, m’inspirer et non pas me restreindre, diminuer mes envies, m’interdir des choses. Interdit, si il y a bien un mot qui me met en horreur c’est celui la. 

Tant que les choses sont explicites, l’amour au pluriel est possible je crois.

Qu’en pensez vous? 

Crédits images: Pinterest.

Avec toute ma bienveillance,

Déborah.

5 réflexions au sujet de « Il n’y a pas qu’une façon d’aimer. »

  1. Pour avoir tenté « l’expérience » après m’être posée le même questionnement…, « expérience » c’est à dire? Travailler ce côté libertin, qui finalement est devenu de lui -même un contrat tacite selon lequel « Rien l’un sans l’autre », mon humble avis est qu’en dépit de toute bonne réflexion, l’amour peut s’écrire avec un grand A dans lequel se noie le respect de l’autre, ce qui implique des envies de faire passer quelqu’un avant soit, de la prévenance, des attentions, parfois des sacrifices. Rien finalement n’est plus épanouissant pour moi que de vivre et de partager avec celui sur qui je sais pouvoir compter en 1ere ligne….sans pour autant se rendre exclusif l’un a l’autre! Ce qui me fait te rejoindre en ce point:le sexe et l’Amour peuvent bien se distinguer,mais ce n’est pas pour tout le monde… Mon Amour deviendra The One, mon compagnon de vie, de route, meilleur ami, amant de 1er choix parce que l’Amour, ça à quand même ce pétillant qui ajoute tout a l’acte!

  2. Le mot polyamour sonne bien mais quelle est la différence avec la polygamie ?! Je ne partage pas cette vision de l’amour… effectivement on peut trouver des qualités à plusieurs hommes et ne pas avoir envie de choisir, mais l’amour, former un couple, c’est aussi partager, vivre des choses communes, comme partir en voyage, cuisiner l’un pour l’autre, bricoler ensemble, passer les épreuves difficiles de la vie ensemble… c’est à dire CONSTRUIRE. Et je ne vois pas comment construire quelque chose si l’homme n’est jamais le même ! Et cela ne veut pour autant pas dire se renier, ne plus penser à soi en qu’être, le « couple » ne fait pas disparaître l’individu. J’aimais mon petit studio, mon indépendance, j’adore faire des choses pour moi, mais qu’est ce que j’aime la vie à deux ! Est ce que le polyamour n’est pas un moyen de fuir, une peur de se lancer dans la vie…? Ce n’est pas un moule, quand on rencontre une personne ça me semble naturel d’avoir envie de « construire une vie à deux », on se projette dans l’avenir ensemble…

  3. Pour moi, choisir le polyamour serait le choix de la facilité… car le chemin vers l’Amour avec un grand A seul et unique est difficile, semé d’embûches, d’obstacles, de tentations, d’envie d’abandon… Dans un monde de consommation, où le zapping, le « j’aime plus ou ça fonctionne moins bien, je jette », où le « ça me saoule » ont la part belle… je trouve que résister, construire, créer une complicité et une route à deux, s’abandonner à celui/celle que tu as envie de choyer toute sa vie durant, de l’accompagner jusqu’au bout… et bien, je trouve cela simplement… beau… maintenant, je ne pense pas que toute sa vie durant on ne puisse aimer qu’1 seule personne mais… faire le choix de la fidélité envers 1 seule personne : l’Amour seul et Unique avec un grand A, c’est la plus belle preuve d’Amour que l’on puisse donner… Selon moi… Maintenant, je connais un couple, mariés depuis plus de 20 ans, 2 enfants majeurs et vaccinés dont le mari pratique le libertinage (initié jeune à 14 ans il ne peut vivre sans cela) : sa femme est au courant et accepte cette situation… Quant à lui, pour rien au monde il ne quitterait sa femme, son pilier… Alors je crois que l’Amour avec un grand A peut se vivre différemment… mais il reste toujours Unique…

    • J’entends et comprends ce que tu dis. Le polyamour n’est pas du libertinage, ce n’est pas diviser son amour et aimer chaque personne moins fort, ce n’est pas avoir plusieurs partenaires en permanence, c’est plus un état d’esprit. Lorsque tu es parents tu peux avoir plusieurs enfants et les aimer les uns les autres tout autant non ? Je ne compare pas l’amour pour les enfants et l’amour pour les amoureux mais au final ceci me conforte dans l’idée que c’est possible.
      Je pense aussi qu’il y a plein d’autres preuves d’amour folles que d’être fidèle par exemple. Il y aurait tellement à dire sur ce sujet, j’aimerais par exemple pouvoir en discuter avec toi en privé et en face a face, ce serait très enrichissant de mélanger nos idées. Je me rends compte grâce à vos commentaires que j’aurais pu écrire simplement « la première règle, d’après moi, est d’être heureuse, en paix et en accord avec soi en priorité avant de pouvoir l’être avec les autres et ce, par n’importe quel moyen tant que cela est fait dans le respect de soi et de l’autre. » Et ainsi, j’aurais peut être pu faire comprendre qu’au jour d’aujourd’hui cette façon d’aimer me correspond mais qu’effectivement peut être que dans 10 ans je serai heureuse d’une autre façon. Il faut s’écouter pour être heureux et rendre les gens qu’on aime heureux en retour au final.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s